Institut Sainte-Thérèse

Jeudi 7 avril 2022, les 3èmeC se sont rendus au Panthéon dans le cadre de leur EPI sur Les Figures de l’ombre, occasion d’élargir leur réflexion sur la place accordée aux femmes dans la société française, à travers les âges.

 

Le Panthéon (“ Pan ” venant du grec signifie “ tous ” et “ théon ” signifie “ les dieux ”) est un temple laïc pour la République française situé dans le 5ème arrondissement de Paris, dont la construction a débuté en 1764 et s’est achevée en 1790. Ayant une architecture à la fois gothique et antique, le Panthéon a été construit en mémoire de Sainte Geneviève. En effet, Louis XV, qui tomba extrêmement malade, pria la Sainte. Par la suite, il guérit et décida donc de construire ce monument en son honneur, qui fut au départ une église, d’où la forme du bâtiment, qui est une croix. Le Panthéon changea au total six fois de titre, tantôt église tantôt Panthéon, en fonction de la situation du pays (Monarchie ou République). Ainsi, de nombreux personnages historiques sont enterrés dans ce monument : soixante-seize hommes et seulement cinq femmes. Nous pouvons constater que l’écart entre ces deux nombres est flagrant et ainsi nous interroger sur la place des femmes au Panthéon, ainsi qu’en France plus généralement.

 

Durant de nombreux siècles, les femmes se sont battues pour leurs droits, leur liberté et leur indépendance. Tout d’abord, la supériorité des hommes telle qu’elle était estimée à l’époque se constate sur la devise gravée sur le monument: “ Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante ”. De plus, durant des siècles, les histoires et légendes racontées sur les femmes, notamment d’influence religieuse, persuadaient les hommes que ces dernières étaient incapables de réfléchir, que leur intelligence était nettement inférieure et qu’elles n’étaient surtout qu’un corps. Nous pouvons le remarquer, notamment à travers la place des femmes en politique. Aucune femme ne pouvait donner son avis polique, qui était de toute façon considéré comme non pertinent. Prenons l’exemple de Sainte Geneviève. À l’arrivée proche d’Attila et de son armée, les Huns, qui voulaient piller Lutèce, la population décida de fuir. Or, Sainte Geneviève prit la parole en public disant qu’il ne fallait absolument pas partir mais rester pour protéger la ville. Voyant que la femme exprimait son opinion, les hommes furent choqués et mécontents, comme nous le voyons sur la peinture présente au Panthéon réalisée par Pierre Puvis de Chavannes. 

 

Les femmes ont essayé de se faire entendre à de nombreuses reprises, allant jusqu’à brûler des bâtiments importants en Angleterre car les hommes ne prêtaient pas attention à leurs demandes. Plusieurs femmes sont des figures importantes, qui ont contribué à nos libertés et nos droits actuels ; notamment Olympe de Gouges, qui a publié son ouvrage intitulé Déclaration Des Droits De La Femme Et De La Citoyenne en 1791, l’un des premiers livres féministes. Or, elle fut guillotinée deux ans plus tard, car elle critiqua Robespierre durant les années de la Terreur. Il y a également l'auteur féministe Aurore Dupin, qui dut prendre un nom d’homme, George Sand, car il était interdit pour les femmes d’écrire des ouvrages librement. 

 

Quelques rares femmes ont vu leur valeur reconnue et sont enterrées au Panthéon, comme Marie Curie grâce à ses découvertes scientifiques, Simone Veil qui légalisa en France l’avortement en 1975 ou Joséphine Baker qui s’engagea dans la Résistance. La guide nous a raconté leur parcours et les difficultés qu’elles ont su surmonter.

Heureusement, grâce à ce combat permanent pour l’égalité hommes-femmes, nous avons enfin réussi à reconnaître les capacités des femmes et à réduire progressivement ces inégalités, bien qu’il reste encore des différences entre les deux sexes, notamment dans l’accès aux plus hautes responsabilités, dans certains emplois et même au niveau des salaires.

 

Léa Dumée, 3èmeC